lundi 29 novembre 2010

La Pie qui Chante....


Nous sommes en 1997. Je suis en CM2 et m’apprête à connaître ce qui restera une des plus grandes frustrations de toute mon enfance...
Les trois classes de CM2 doivent se rendre  à l’usine de La Pie Qui Chante à Marcq en Baroeul pour en connaître son histoire et les secrets de fabrication du célèbre Mi-cho-ko. Ma maîtresse, Mme D., refuse. Elle doit probablement estimer que cette sortie n’a rien de pédagogique. Comble de la frustration.

Toujours est-il que mes homologues des deux autres classes sont revenus le lendemain des bon becs plein les fouilles. Quant à nous, je crois que Mme D. n’a jamais bien compris notre mauvaise volonté jusqu’à la fin de l’année… L’occasion se présente aujourd’hui de venger mes camarades de la CM2 B et de vous raconter l’histoire de cette confiserie…
La Pie qui Chante a été créée en 1925, et a notamment commercialisé les bonbons Mi-cho-ko, à partir de 1936, et Pimousse, en 1982.
Tout commence en 1860, lorsqu’Emile Cornillot crée une confiserie artisanale, spécialisée dans les bonbons fourrés. La qualité de ses bonbons et la régularité de leur fabrication l’amène, en 1885, à s’installer dans des locaux plus spacieux.
Son fils, Louis Cornillot, tire profit de la popularité dont jouit la Russie en France  et commercialise ses produits sous la marque Franco-russe. Une usine et un second magasin sont ouverts en 1901.

Au décès de Louis Cornillot, son fils, Georges, alors âgé de 19 ans, prend la succession de son père. Désirant se diversifier, il acquiert, en 1925, La Pie qui Chante, une confiserie marseillaise produisant les caramels Galéjades. En 1927, dans un contexte marqué par la peur du bolchevik, il choisit le nom La Pie qui Chante, avec une pie pour logo, pour désigner toute sa production.

En 1933, la famille Cornillot s'installe à Wattignies dans une usine moderne. L'affaire de Marseille est quant à elle fermée.

De septembre 1939 à mai 1940, l'usine sert de dépôt militaire aux Anglais. Par la suite, des femmes de prisonniers continuent de produire des friandises fraîches (dattes, figues) jusqu'à la fin de la guerre.

En 1955, un réseau national de vente est mis sur pied. Des publicités à la radio et dans la presse assurent la notoriété de la marque. En 1960, l'entreprise reçoit le diplôme « Prestige de la France ».

En 1965, La Pie qui Chante et les confiseries régionales KBO, Mob's, Fémina et Clausse rejoignent le groupe Générale Alimentaire sous la marque La Pie qui Chante. La société Delespaul-Havez, déjà implantée dans le groupe, fusionne avec la Pie qui Chante en 1972. Après 113 ans de présence, la famille Cornillot se retire.

De 1973 à 2003, l'histoire des regroupements et des fusions se poursuit. La Générale Alimentaire entre dans le groupe Générale Occidentale qui la cède au groupe BSN (devenu Danone en 1994). Au sein de ce dernier, elle devient Vandamme - Pie qui Chante SA. En 1997, l'entreprise est vendue au groupe Cadbury Schweppes.

L'usine de Wattignies ferme en 2003. Une partie de la production est transférée à Marcq-en-Barœul. Cependant, la marque La Pie qui Chante continue de prospérer avec Cadbury France.


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